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L’histoire de l’art s’unit à la cause écologique pour porter un message urgent sur le réchauffement climatique

Du 2 au 13 décembre s’est déroulé à Madrid la 25ème conférence des Nations Unies sur le réchauffement planétaire. Les pays participants devaient se réunir pour trouver des solutions à l’accélération incontrôlable des désastreuses conséquences du changement climatique. De grands objectifs et de longs discours pendant deux semaines pour finalement très peu de résultats. Malheureusement, et comme toujours, c’est l’égoïsme et la cupidité de ceux qui sont au pouvoir qui l’emportent, et ce contre la voix et l’inquiétude des peuples.

Les pays n’auront pas su se mettre d’accord sur de nombreux points, mais pendant ce temps les répercussions de leur négligence continuent de répandre la destruction et le chaos. L’un des objectifs de cette conférence était de trouver comment limiter l’augmentation de la température globale à « seulement » 1,5 degré. Mais s’il est si difficile d’atteindre ce but alors que les conséquences d’une telle hausse sont déjà désastreuses sur de nombreux milieux naturels, on se rend compte que la situation paraît alors dramatique.

C’est sur ce point sensible que la WWF et le grand musée du Prado de Madrid ont travaillé pour informer les populations. La Cop 25 s’étant déroulée à Madrid, l’idée d’utiliser une communication visuelle aussi gigantesque que celle du musée des beaux-arts madrilène pour diffuser ce message brûlant d’actualité, a été très bien exploitée. 4 chefs d’œuvres ont été choisis pour illustrer les conséquences d’une hausse de température de 1.5 degré sur l’équilibre de la nature. Les tableaux originaux ont été modifiés de façon à montrer comment le paysage et le sens de la scène représentée seraient transformés dans le cas d’une catastrophe naturelle.

Le premier tableau est celui qui représente le roi Philipe IV à cheval, peint par Velasquez entre 1633 et 1635. Autant dire qu’à cette époque on était bien loin de toutes nos préoccupations environnementales actuelles. Mais si le tableau avait été peint en pensant à la hausse du niveau de la mer engendré par le réchauffement climatique, le portrait du roi aurait été inondé, laissant seulement apparaître la pauvre tête du cheval et celle de son cavalier royal en train de se noyer. Le message de la WWF explique ensuite « qu’avec plus de 1.5 degré, le niveau de la mer augmenterait de plus d’un mètre, faisant disparaître ainsi des états et des populations entières. » L’œuvre originale de Goya ; Le Quitasol, représentant une femme et son chien protégés du soleil sous un parasol tenu par un jeune homme, sera converti en une scène sombre et dramatique de deux réfugiés fuyant les désastres causés par une catastrophe naturelle. L’ONG explique qu’ « une hausse de température de 1.5 degré convertira 1 milliard de personnes en réfugiés climatiques » Une scène joviale et innocente du peintre post-impressioniste espagnol Joaquim Sorolla ; Les enfants à la plage, se transforme en une triste hécatombe de la faune marine, car « avec plus de 1.5 degré, l’acidité de la mer s’amplifiera et des peuplements entiers de poissons disparaîtront » Enfin, la scène mythologique peinte par le flamand Joaquim Patinier au XVIe illustrant le passeur Charon faisant traverser les âmes sur le fleuve Styx pour accéder au paradis ou aux enfers, serait dépourvue de sens si elle avait été imaginée avec cette information : « avec plus de 1.5 degré les sécheresses s’intensifieront et menaceront les fleuves et les cultures de la planète”.

Le pauvre personnage se retrouverait alors seul au milieu du cours d’eau asséché. Cette campagne de sensibilisation n’aura peut-être pas réussi à aider les Nations Unies dans le complexe débat écologique, mais il a au moins pu transmettre un message important par le biais du pouvoir universel de l’art et de l’histoire de nos sociétés.

Écrit par CosmoNette / Via : positivr.fr