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Les coulisses de la pub à travers le regard assoiffé de vérité des Lionnes

Le jeudi 6 juin 2019 à 2h13, rue d’Aboukir à Paris, certains voisins ont pu observer, surgissant de l’obscurité, à demi éclairé par les lumières blanches et jaunes des lampadaires parisiens, un groupe de 5-6 femmes se déplacer prudemment, telles des félines urbaines, portant chacune à la main un sceau et un pinceau, vêtues d’une casquette noire et d’un t-shirt blanc sur lequel était écrit “Les Lionnes”.

Elles s’arrêtèrent à l’entrée d’un immeuble d’une agence de publicité, et, après avoir observé d’un rapide coup d’œil autour d’elles, elles attaquèrent : elles sortirent le gros pinceau du pot de colle et commencèrent à badigeonner le mur, puis elles y affichèrent des posters sur lesquels étaient inscrites en lettres blanches sur fond noir des phrases plutôt choquantes.

On pouvait lire des citations qui semblaient tirées d’un porno bien basique, telles que “Est-ce qu’elle bave ta petite limace quand je te parle ?” ou “viens me sucer j’en peux plus. Puis invite ta copine aussi”. Alors ça nous fait rire évidemment, car c’est tellement grossier et sale que ça en devient drôle.
Les autres pancartes affichaient “ Il m’envoyait des photos de sa bite en réunion client” ou encore “il me caressait le visage en disant qu’il serait doux comme sa bite…”

Même la Cosmonette qui vous relate l’histoire en ce moment même ne peut éviter de rire en imaginant un homme voulant séduire sérieusement avec ce genre de phrases, qui, prises au deuxième degré sont hilarantes.
Mais que se passerait-il s’il n’y avait pas de deuxième degré ? Si l’on réalisait, en lisant les inscriptions en bas des pages, que ces messages ne sont pas des blagues carambars pour adultes, mais des vraies expériences vécues par des femmes ayant travaillé dans la publicité, confrontées à la l’animalité basse de certains hommes.
Ce qu’il s’est passé, pour quelques-unes d’entre elles, c’est qu’elles se sont réunies sous un groupe féministe appelé les Lionnes. Affamées de justice, elles veulent dénoncer le problématique excès de sexisme, machisme et irrespect dans le monde patriarcal de la publicité.

Dans la nuit du 5 au 6 juin, elles ont arpenté les rues de Paris à la recherche de vengeance, affranchissant leurs mots et expériences subies dans les QG de 6 agences publicitaires, jusqu’à ce que la police les arrête.

Elles publieront sur leur Twitter avec une belle ironie, qu’elles étaient “désolées pour toutes les agences qu’elles n’avaient pas visitées” et que ce n’était “que partie remise”.

La suite était prévue pour Cannes. Pour continuer à suivre leurs aventures, rendez-vous sur leur site : www.leslionnes.club.

Écrit par CosmoNette / Via : www.neonmag.fr