Les fans anglais déçus par l'édition 2024 de la pub de Noël des magasins John Lewis
Chaque année à partir du mois de Novembre, en Angleterre, les amateurs de télé attendent avec impatience la sortie de la campagne de pub de Noël des magasins « John Lewis ». Nos fidèles lecteurs se rappelleront sans doute celle de l’année dernière qui racontait l’histoire d’un enfant et de son arbre de Noël atypique ; une plante carnivore destructrice mais attachante.
Pour certains « puristes » et fans depuis toutes ces années, cette pub doit respecter certains codes : elle doit susciter une certaine émotion par la présence de personnages parfois incompris, parfois touchants par leurs différences ou par leurs bonnes actions, elle doit détenir un message universel de bonté, d’espoir et d’amour en rapport bien sûr avec la période de Noël, et enfin, la musique doit être une reprise acoustique et souvent mélodramatique d’une chanson connue.
Mais la campagne de cette année n’a vraisemblablement pas fait l’unanimité.
Il s’agit d’une femme qui part à la recherche du cadeau parfait pour sa sœur quinze minutes avant la fermeture du magasin John Lewis. Pressée, elle fouille dans les rayons et découvre, au milieu d’un portant de robes, un accès à tous ses souvenirs avec elle (un peu à la façon « armoire » des chroniques de Narnia). On la voit virevolter d’une manière erratique parmi tous les moments vécus, et lui rappellent parfois un objet précis. Après cet intense voyage dans sa mémoire, elle finit par trouver un cadeau, et rejoint sa sœur qui l’attendait impatiemment dehors. La musique choisie est celle de The Verve, avec la chanson « Sonnet », parue en 1997.
Les opposants à cette édition 2024 ont donc critiqué le non-respect de certains codes, tels que le manque d’émotions franches et purement dramatiques (certains se sentent frustrés de ne pas avoir versé leur larmichette), le déroulement de l’histoire « égocentré » sur le shopping dans les magasins de la marque, l’absence de message universel, et l’utilisation d’une chanson originale au lieu d’une reprise créée pour l’occasion.
A cela, les créateurs de cette campagne (l’agence Saatchi & Saatchi, ayant repris les rênes de la création depuis l’année dernière après des années de confiance à l’agence Adam&Eve DDB) répondent qu’ils ont choisi cette histoire parce qu’un grand nombre d’entre nous pouvait s’y identifier, et ressentir ainsi les émotions « familiales ». La directrice de clientèle de John Lewis justifie le choix d’avoir mis l’enseigne en avant par le fait que c’est aussi dans ces magasins que se trouve, pour de nombreux britanniques, une partie de leur tradition de Noël lorsqu’ils y font leur shopping pour les fêtes. Enfin, l’utilisation d’une chanson originale n’est pas définitive ; un concours avait été ouvert pour trouver la meilleure version de reprise, et c’est une jeune femme, Mel Raeburn, qui l’a remporté et sa chanson sera intégrée à la vidéo pour être diffusée le jour de Noël.
Un journaliste prénommé Stuart Heritage a écrit dans The Guardian que cette publicité était écœurante, que c’était un outrage et qu’il y avait des choses (traditionnelles anglaises) auxquelles il ne fallait pas toucher, telles que les rôtis du dimanche, l’hymne national et la campagne de Noël de John Lewis. Bon, bon, Mister Stuart, l’équipe de la Cosmonews lui conseille de « garder son calme et de boire du thé » et d’utiliser sa véhémence pour des causes qui en valent vraiment la peine !
Écrit par CosmoNette / Via : creapills.com