Greenpeace dénonce l’inaction des politiques face au changement climatique, dans une campagne jugée inappropriée pour le métro parisien
» Paroleee parole paroleeee, paroleee parole paroleee…” la voix désespérée de Dalida, fatiguée de n’entendre que des mots lorsque l’action se fait nécessaire, pourrait être la bande sonore de la nouvelle vidéo de Greenpeace. L’ONG a voulu mettre en lumière un aspect politique du problème : celui du contraste entre les beaux discours des présidents et l’inexistence des mesures. Le mirage des promesses contre le néant de la réalité.
Mais ce n’est pas cette vieille mélodie que l’agence Strike a choisie pour illustrer phonétiquement le message de Greenpeace : ce sont des extraits des discours des trois derniers présidents, évidemment porteurs de bien plus de sens qu’une chanson de Dalida. La vidéo reprend concrètement leurs mots : on peut entendre Nicolas Sarkozy dire que “nous ne pouvons plus définir des politiques en ignorant les défis climatiques, en ignorant que nous détruisons les conditions mêmes de notre vie. Toutes les décisions politiques devront intégrer leur coût en matière de climat” puis François Hollande : “prenons conscience de la gravité de la menace sur les équilibres du monde”, et enfin Emmanuel Macron : “il faut passer plus fortement encore aux actes concrets et changer en profondeur notre organisation collective”. Toutes ces phrases sont représentées par des images de destruction par des phénomènes naturels : la fonte des glaces, les cyclones et les incendies emportent les “Bla Bla” des politiques, si fragiles et inutiles face à la force de la nature. Il est donc clairement montré, par cette phrase comme par la métaphore de la mise en scène, que « face à l’urgence climatique, les discours ne suffisent pas ».
Malheureusement, l’implication politique et la forte dénonciation de l’attitude de ces intouchables néanmoins coupables (au premier degré) ont réduit la diffusion de la vidéo. Jugée comme non respectueuse de la neutralité politique par l’agence « Mediatransport » qui gère l’affichage publicitaire dans les transports parisiens, cette campagne a été interdite dans les métros ou les cinémas de Paris.
Cependant, comme le remarque à très juste titre Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, il semble contradictoire et absurde que ce genre de message rappelant l’urgence climatique soit considéré comme « indigne du métro parisien » alors que les affichages des compagnies aériennes « développent des campagnes d’ampleur, incitant les voyageurs à prendre l’avion comme d’autres prennent le métro ».
La guerre que Greenpeace mène contre l’inconscience globale et plus particulièrement celle de ceux qui détiennent la force d’agir, semble loin d’être terminée, et aujourd’hui même nous en faisons déjà les frais, soumis à l’imparable croissance de ce virus, agissant comme une catastrophe naturelle, dévastatrice et perturbatrice du mécanisme social, née du dérèglement climatique et de notre négligence à prendre soin de notre planète, de la force de la Nature, qui, tôt ou tard, doit rétablir un Équilibre.
Écrit par CosmoNette / Via : jai-un-pote-dans-la